Paule, Paul /19


Paul : Paule ! Bonjour !

Paule : Bonjour Paul !

Paule : A quoi penses-tu ?

Paul : A mon avvenir.

Paule : Laisse vvenir tu vverras…

Paul : Pour vvoir vvenir, chère et douce amie, me faut de bons yeux.

Paule : Pour sûr !...

Paul : Je pense à l'avvenir de mes yeux.

Paule : Tu as de bons yeux, non ?

Paul : Pour l'instant oui mais demain ?

Paule : Demain tu mettras des lunettes si besoin.

Paul : Me faudra les payer.

Paule : N'auras-tu pas les moyens ?

Paul : Mais justement Paule, c'est la question que je me pose : de quoi mon avvenir sera-t-il fait pour subvvenir à mes besoins.

Paule : Penses-tu risquer la misère cher ami aimé un jour prochain peut-être ?

Paul : La pauvvreté sûrement, la misère il n'y a pas besoin d'être sans le sous pour l'éprouvver de toutes les façons possibles...

Paule : Mon ami pauvvre, tu as bien raison. Toute cette misérable richesse qui pèse sur les épaules…

Paul : Elle alourdit l’élan.

Paule : Elle écrase.

Paul : Misérable miracle économique…

Paule : Euphorie fugace. Il te faut Paul affirmer ceci : de rien tu ne manques en étant pauvvre supposé tel.

Paul : La pauvvreté est un luxe. Je le sais, je le paie. Je ne manque de rien.

Paule : La misère une plaie. Tu le sais, elle survvient.

Paul : Elle atteint les riches, apparemment tels, comme les pauvvres, vvisiblement tels.

Paule : Elle...

Paul : La pauvvreté, elle, est un bien exigeant qui implique d’être riche.

Paule : Hum… Alors… L’économie ferait-elle l’économie des richesses ?

Paul : L’économie compte, c’est un calcul au rein du corps social.

Paule : Le foie a les foies !

Paul : La confiance entre les parties en prend un coup dans l’aile quand les calculs opèrent.

Paule : Misérable opération mue par la peur !… L’économie fait la table rase.

Paul : Où sont les invvités au partage du repas ? Où sont les convversations aimantes ?

Paule : Chacun compte ses coûts et calcule sa survvie.

Paul : C’est la gestion capitale de la vvie à deux balles !

Paule : Roulette russe des caprices du marché !

Paul : Casino des occasions perdues !

Paule : Ah… Mon amour… Transporte moi là où ce qui compte c’est ce qui ne se compte pas…

Paul : Paule ! Regarde : mes yeux dans tes yeux, regarde alentour.

Paule : Je vvois !…

Paul : Il n’y a rien à craindre.

Paule : Nous y sommes.

Paul : Somme toute, nous ne comptons pour rien au monde.

Paule : Zéro !

Paul : L’infini !

Paul : Ah ah ! Mais entre il s’écoule quelques chiffres…

Paule : Nous nous en chiffrons. Qu’il n’y ait pas d’ombre à nos lettres !

Paul : Que le calcul soit poème !

Paule : Abstrait au possible, qu’il fouille le créé.

Paul : Qu’il découvre l’inconnu.

Paule : Qu’il révèle l’origine.

Paul : C’est un nombre le monde.

Paule : Un nombre multiple.

Paul : Ah !… Je n’ai pas besoin de lunettes pour le moment. Je vvois clairement.

Paule : Vviens chez moi ami doux tu pourras vvoir à travvers ma lunette astronomique.

Paul : Je veux bien vvoir.

Paule : Tu vverras le nombre et ses nombres en nombre infini.

Paul : Et des poussières !

Paule : Ca ne se chiffre pas. Vvoudras-tu rester dîner ?

Paul : Oui, avec plaisir.

Paule : Je vvais acheter de quoi faire une fondue Savvoyarde.

Paul : J’en salive d’avvance. Je m’occupe du vvin s’il te plait.

Paule : Oui, avec plaisir.

Paul et Paule : Nous allons nous régaler !….

Paule et Paul : Aaaah !…


Paule, Paul.
© Antoine Moreau, septembre 2003/2004
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