Complément au catalogue d'exposition.

mercredi 8 mars 2006 [16:57:21]




Ceci n'est pas le catalogue d'exposition de l'exposition mode d'emploi n°1 qui a eu lieu chez Eriko Momotani du 14 au 24 mai 1997.
A ce sujet, lire la préface du catalogue d'exposition.

Merci et bravo à tous les visiteurs.

Antoine Moreau


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Stéphane Mestre, Exposition Mode d’Emploi n°1, le 14 Mai 1997.

[Note] : Ecrit en sus de son compte-rendu de l’exposition (voir le catalogue d’exposition).

Avant 21h50 : C.F Autre feuill ---> (c.f. en // : feuille Monique).

21h50 Entendu : «Les Japonais sont petits parce qu’ils se mettent tout le temps à genoux.»
(Eriko) : «Oui, mais Napoléon était petit.»
«J’ai compris que Catherine millet était maquée avec Mao. C’est pourquoi elle est triste maintenant.»

22h00 Entendu : Plusieurs coups de sonnettes.
«Il parait qu’il y a une Catherine Millet photographe en Afrique! Peut-on faire mieux que Catherine Millet? (---> dixit Gérard Esmérian ---> co-équipier des «Plasticiens guerriers de l’Afrique de l’Ouest») + Omar.

22h15 : Raymond Roussel est de retour.

22h22 : «Sa préférence, c’est la Santée (prison).»

22h25 : «Non, c’est les chats qui font miaou.» (Réflexion à une réaction d’Eriko.)
«Mais, semi, cékoi; pourkoi il dize kan il fo s’aimer (?)»
(semer)
Car les plantations n’attendent pas. C.F. Mike Brant (dixit aléatoire Laurence) fan(e) de David Lynch.




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Clément Thomas et Laurence Bayrouat, Exposition Mode d’Emploi n°1, le 14 Mai 1997.

[Note] : Ecrit en sus de leur compte-rendu de l’exposition (voir le catalogue d’exposition).

Le temps a passé.
Ce que nous avons oublié de dire...

Une tache de vin sur la moquette...
... Eriko se penche pour éponger d’un geste fervent. Nous apprenons qu’au Japon, on s’asseoit volontiers sur des chaises autour d’une table pour les repas. PLUS DE GENUFLEXIONS CHARISMATIQUES...et notre vue du monde en est changée.
Nous avons parlé de Napoléon qui est petit aussi. Stéphane a déjà écrit sur la taille des Japonais. J’ai remarqué une goutte qui perle à son oreille gauche.

Eriko veut semer les pensées géante de Suisse et nous nous sommes rappelés que Ben se fâche si on lui demande s’il a un compte dans ce pays.
- Désaccords sur les goûts cinématographiques.
- De retour de l’exposition, nous étions grand souriants...




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Anonyme, Exposition Mode d’Emploi n°1, le 16 Mai 1997.

[Note] : Un paquet arrivé par la poste le 16 Mai 97, contenant le texte qui suit écrit au dos du mode d’emploi et un paquet de cigarettes de marque Malboro (Eriko ayant demandé à ce couple de personnes de lui acheter, comme ça en passant par l’exposition, un paquet de Silk Cut, confiant l’argent pour.)

NOUS AVONS TOUT FAUX!

1. Nous sommes restés plus d’une minute.
2. Nous sommes allés nous asseoir à la terrasse de «La Comète» et nous sommes restés après avoir consommé (nous n’avons parlé à personne.)
3. Nous avons regardé en l’air (pourtant le BHV était ouvert (!!!)
4. Nous n’avons vu que la poste place de l’Hôtel de Ville.
5. Je milite pour la laïcité (il est donc hors de question d’aller à Notre-Dame.
6. Pour la plaque des nationales on regardera une carte routière (c’est amplement suffisant!)
Nous ne sommes pas relax.
7. Le seul moyen de nous faire revenir, c’était de nous faire acheter des Silk-Cut et de les rapporter. Mais là aussi nous avons tout faux puisque nous envoyons des Malboro par la poste!!

P.S. Nous gardons la monnaie pour le timbre et l’enveloppe.
P.P.S. Belle expo!







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Charles van Otterdÿk, Exposition Mode d’Emploi n°1, le 21 Mai 1997.

Well, because my french is shit and they refused to provide a guide, i did it my own way (after Franck Sinatra). It tooks me almost 20 hours and i didn’t see anything of the things mentioned. I only saw closed galleries, rain and pigeons.
After Eriko tortured me i agreed to write down something, so here it is.






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Une personne ayant désiré garder l’anonymat, Exposition Mode d’Emploi n°1, le 23 Mai 1997.

[Note] : Un pliage en papier représentant un papillon accompagne la feuille.

Mode d’emploi de lecture :
- Attitude
- Mouvement
-Geste

- Ouverture :
Une récente étude de Rank Xérox (1992) montra l’inutilité des modes d’emplois. C’est justement ce que l’on ne suit pas. Aussi, avons nous pris d’emblé le parti de nous ouvrir à l’orientation en l’accompagnant tout en l’accomplissant. Accompli, c’est prendre en compte le schéma tout en l’éclatant.

- Accompagnement :
* Le schéma est le suivant (toute variation, tout contenu reste possible) :
- Départ-origine.
- Sortie-chute-aliènation (café-dialogue/Bazar/objets.)
- Conversion (Notre-dame)-retour à la source.
*Seulement, on y croit plus.

- Introduction :
* Le départ visait une refonte des notions fondamentales muséographiques, finalement, on réitère sans rien modifier un schèma. Il n’y a que transposition.
* Notre propre orientation visait ce que le concept ratait : la libre orientation; la liberté ironique d’accepter tout en se décentrant...




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Une personne ayant désiré garder l’anonymat, Exposition Mode d’Emploi n°1, le 23 Mai 1997.

Titre de la dernière étape : Ecrit d’un acteur.

Introduction

Expèrience d’un acteur, d’une actrice, qui connaît le quartier d’Eriko Momotani vu les modalités liant l’artiste --> le commissaire --> le visiteur/regardeur/acteur.

Développements

- L’expèrience des précédentes micro-expositions, lecture attentive du synopsis de l’expo : le parcours d’une exposition.

- Réflexion sur l’attitude à adopter. Plusieurs solutions :
- Suivre scrupuleusment l’itinéraire.
- Ne pas suivre.
- Alternative : l’acteur propose un itinéraire qui vient répondre à l’invitation en mettant en place des lieux ]illisible]

- Choix de suivre partiellement (sans volonté d’éluder).

- Sur le parcours : interrogation sur les liens/]illisible] reliant chaque étape. Quel prolongement entre chaque étape? Pour quel enjeu? Ex. tentative de décryptage : interprétation Cathédrale du Café (quel lieu d’un certain savoir?) avec le Porte-Bouteille donc.

- Nous sommes passés de la micro- à la macro-exposition avec l’élargissement du lieu de l’exposition.

- Repose sur une opposition élargissement géographique avec un enfermement fictionnel du concept d’itinéraire : Sur le seuil...
Pour sortir de l’exposition.

Le Clin d’oeil de Duchamp (Porte-Bouteille) Sommes nous devenus...




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Marta, Exposition Mode d’Emploi n°1, le 23 Mai 1997.

Vendredi 23 Mai 97.
Je suis allée au bar, j’ai commandé une bière puis comme le barman était en train de «purger» le robinet, je lui ai demandé si c’était le début de la bière ou la fin, il a dit, après être descendu derrière une porte de placard, c’est le début. Je lui ai fait préciser, il faut purger au début comme à la fin?
Oui, il y a toujours un peu qui reste dans le tuyau.

[Note] : Un dessin de tuyau avec la mousse dedans et annotation : “mousse qui reste”.

Je lui ai raconté que j’ai fait partie d’une fête des champs du tabac en Caroline du Nord, la bière a été servie d’un robinet sur le côté d’une remorque. Moi j’ai dormi dans le berceau des champs, je lui ai expliqué le berceau de terre avec la broderie des plantes de tabac sur les horizons et les oreilles des chiens de garde.

[Note] : Un dessin de broderie.

Il a dit qu’il va aller en Irlande pour St Patrick. Je lui ai dit que je suis une ressortante du clan Kenzie et il y en a toujours qui se balladent en caravane après avoir été expulsés après la rebellion avec leur plaids et armes interdites...
Du mur du BHV j’ai vu le beffroi et Jean-Charles entrant dans la Comète.
Tout est comme ça. Les diamants dans le nez, la broderie rouge sur la veste blanche à fil, et puis après avoir bu une limonade, avec J.C., et maintenant une sortie de w.w.w. sur Nel Tenhaaf-Neonudism, teledidonics etc

J’ai vu Caecilia + Silvia.
Silvia écrit pour Giulietta/Juliet. J’ai dit que Giulietta c’est la protagoniste d’un des 2 livres pornographiques parmi les plus importants aux Etats-Unis avant que la pornographie en forme de livre ai commencé à être produite sur ordinateur (début années 80). J’ai évoqué quelqu’une qui m’a montré ça avec the Russian Princess, + j’étais tellement étonnée d’avoir vu D.H. Lawrence, Annaïs Nin dans le rayon à Mc Allister’s second hand bookstore San Francisco. So, après nous sommes allées nous ballader à l’Hôtel de ville et il y avait des CRS, un avec des jambes impossiblement longues, jusqu’au ciel, avec la gueule d’un livre de téléphone déchiré.
Alors. Pas de métal sur la place, mais une grande croix dans le ciel de vapeur d’avions et le toit de Notre-Dame.




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Caecilia Tripp, Exposition Mode d’Emploi n°1, le 23 Mai 1997.

1/ Il y a Eriko et Antoine qui porte une chemise fluo rouge. J’ai rencontré Sylvia chez Eriko et on est parties ensemble dans la minute indiquée.

2/ On est allées au café Comète à coté de «Le Carrefour» parce qu’il y avait déjà Marta et Jean-Charles. On a tous pris une bière et plaisanté avec le barman.

3/ Dirigés vers le BHV on a croisé un homme avec un wagon plein de roses qui s’est dirigé vers Châtelet sur la rue. Jean-Charles nous a quitté à ce moment.

4/ Sur la Place de l’Hôtel de Ville on n’a pas trouvé les armoiries, mais on a vu un défilé de policiers.
Finalement on a repris point 3 «Regardez en l’air» et on a vu une croix de nuages dans le ciel.

5/ On a décidé de ne pas aller à Notre-Dame parce que Sylvia habite là-bas. Alors on a imaginé qu’est-ce qui pourrait être là et on a échangé nos adresses.

6/ Point 6 on a laissé tomber, car on s’était dirigé déjà vers le point 7 et Sylvia nous a raconté des performances qu’elle a vu récemment.
En bas de chez Eriko j’ai croisé Davis sur son parcours.

7/ Point final. Il y a deux autres visiteurs, Marianne qui reste et un autre qui s’en va, parce qu’il n’a pas le temps de faire le parcours.




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Silvia Labanchi, Exposition Mode d’Emploi n°1, le 23 Mai 1997.

Quand je suis arrivée chez Eriko j’étais un peu fatiguée pour repartir tout de suite. Après, Caecilia est arrivée et alors j’ai décidé de faire l’exposition avec elle. D’abord on est rentrées au «Le Carrefour», mais on a vu Marta et un autre copain qui était au café «La Comète». On a donc discuté. Après on a bu un demi. J’ai parlé avec Marta et elle m’a dit qu’elle aimait beaucoup Naples (la ville où je suis née) on a parlé des volcans. J’ai aimé discuter avec elle. Le BHV était fermé. J’ai regardé. Puis j’étais très contente puisqu’il y avait une lumière extraordinaire, très blanche et claire et ça veut dire qu’il va faire très bon demain. Après on a été à la place de l’Hôtel de Ville. C’était très rigolo puisque aucune d’entre nous savaient exactement la signification de «ARMOIRIES». J’étais convaincue que c’était les «ARMOIRES» après j’ai vu «armoiries qui sont au sol» donc après avoir cherché des armoires, puis des armes, j’ai regardé au sol tout ce qu’il y avait, mais je n’ai toujours pas compris, maintenant Antoine est en train de m’expliquer. Quand je rentre à la maison je vais regarder. Je ne suis pas encore allé à Notre-Dame, les étapes 5 et 6 je les ferai demain.




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Laurent Goumarre, Exposition Mode d’Emploi n°1, le 24 Mai 1997.

Je suis ici bienvenu, mais je ne suis pas à proprement parler dans l’exposition même. J’en suis sur le seuil. Je ne reste pas plus d’une minute. Je sors.

Une fois sorti dehors, je vais au café «Le Carrefour». Je commande ce que bon me semble au bar1. Je ne m’asseois pas à une table, je reste debout. Le barman plaisante avec moi2. Je suis resté le temps de ma consommation.

Maintenant, je me dirige vers le BHV. J’entre et me promène au rayon bricolage, au sous-sol. Thomas3 demande à voir un porte bouteilles. Je ne l’achète pas. Je ne parviens même pas à faire semblant d’être très intéressé. Pas plus de dix minutes!

Je suis dehors, je vais Place de l’Hôtel de Ville. Je trouve les armoiries qui sont au sol, au centre de la place et je jette 1 oeil.

5.6. Psychologiquement, je ne peux me résoudre à traverser la scène. Maintenant, pour trouver la sortie de l’exposition, je reviens chez Eriko Momotani par un autre chemin que celui que j’ai emprunté. Je prends mon temps sans pour autant regarder autour de moi. Une fois arrivé chez elle, elle me raconte le 3ème mouvement de la pathétique de Beethoven.


1 : Un jus de pamplemousse 14 F.
2 : «Bon courage au BHV!»
3 : Thomas Clerc.




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Thomas Clerc, Exposition Mode d’Emploi n°1, le 24 Mai 1997.

J’ai pratiqué l’exposition dans son étape n°1 : je suis resté quelques secondes sur le seuil et je suis sorti. J’ai suivi les recommandations de l’étape n°2, je suis allé au café où j’ai bu un verre de lait frais en station debout. Il n’y avait que des bar-girls : par conséquent je n’ai pas plaisanté avec elles. Je me suis dirigé vers le BHV, ainsi que le voulait l’étape n°3 : beaucoup de monde en ce samedi après-midi. Nous avons vu un porte-bouteilles. Il y avait beaucoup d’agitation. Nous sommes allés sur la place de l’Hôtel de Ville voir les armoiries, décorations urbaines dont nous avons pointé les limites. L’Hôtel de Ville nous a fait penser à des villes d’Allemagne. N.D. était visible mais nous n’y sommes pas allés : les étapes 5 et 6 n’ont pas été intégrées dans notre pratique de l’exposition. L’étape 7 a été intégralement pratiquée, donc, de même que les étapes 1 à 4. Je précise que je suis passé du «je» au «nous», étant accompagné de Laurent Goumarre. Je m’appelle Thomas Clerc. J’aime bien l’idée de «pratiquer» une exposition de cette façon; merci de cette expérience.




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Keiko Imai, Exposition Mode d’Emploi n°1, le 24 Mai 1997.

Le 23 Mai 1997

Il était PM6h30. Je suis sortie en toute vitesse, car j’avais un rendez-vous important au café Cluny, avec mon professeur de littérature Française, un proustien.

PM11h45. En rentrant chez moi, je pensais au «point zéro des routes de France.» Je l’avais cru plutôt situé aux pieds de la Tour Saint Jacques. Je me suis dit qu’il fallait que je sois devant Notre-Dame de Paris le lendemain après-midi, en revenant chez Eriko.

Le 24 Mai 1997

Chez moi j’ai regardé encore une fois «Exposition Mode d’Emploi n°1.» PM6h00. J’ai mis trop de temps pour rédiger une lettre de remerciement au professeur. Je suis passé rapidement devant l’Hôtel de Ville en cherchant les armoiries. Ensuite en prenant un verre de bière, dans «Le Carrefour», j’ai trouvé une femme, qui portait un rouge à lèvres avec «le mode d’emploi» à sa main. Elle m’a dit qu’elle connaït Antoine, Antoine garçon qui avait porté une chemise rouge.
PM7h40. Tiens, il porte une chemise verte aujourd’hui, Antoine.




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Fumi Ogasawara, Exposition Mode d’Emploi n°1, le 24 Mai 1997.

[Note] : Un coeur formé à l’aide d’une fine chaine en métal, trouvée place de l’Hôtel de Ville et positionné au centre de la feuille avec du ruban adhésif.




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Personne ayant désiré garder l’anonymat, Exposition Mode d’Emploi n°1, le 24 Mai 1997.

J’ai acheté deux bobines de corde à piano, au rayon de la petite quincaillerie du BHV. La corde à piano est vendue par bobine de 6 mètres. L’emballage comporte la mention «à manipuler avec précaution», probablement à l’égard des yeux. Du rayon de la petite quincaillerie il est possible d’apercevoir plusieurs modèles de porte-bouteilles. Celui d’entre eux dont un exemplaire est parvenu jusqu’au musée est aujourd’hui pratiquement exposé dans les brocantes et les vides greniers (il y est génialement vendu meilleur marché qu’au BHV.)

De la terrasse du café «LE CARREFOUR», on m’appelle! Je reconnais Catherine avec des amies. Elles me présente «Exposition Mode d’Emploi n°1», m’évitant ainsi l’escalade d’un cinquième étage sans ascenseur. Le souffle d’un serveur qui lit par dessus mon épaule me dérange. Je bois un «Perrier», pendant que Jules Elemir tète.

A la lecture de l’étape 4, j’ai le souvenir d’avoir foulé les armoiries qui sont au sol, au centre de la place.

Aller plus loin.
Il faut
1/ se souvenir
ou
2/ traverser la Seine.

Je n’ai pas de souvenir d’une expérience que je n’ai pas vécue.




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Eriko Momotani, Exposition Mode d’Emploi n°1, le 16 Juin 1997.

La troisème visite.
La première visite et la deuxième visite étaient très différentes, beaucoup plus différentes que j’avais imaginé. Ca m’a donné très envie d’en faire une troisième.
J’avais des contraintes pour cette fois-ci. Je n’avais qu’une heure et quart, alors que je voulais prendre au moins deux heures. J’étais plutôt de mauvaise humeur à cause d’une conversation avec un ami que j’ai eu juste avant. J’étais stressée et énervée. On ne peut pas faire toujours ce que l’on veut comme on veut.

Au Café «Le Carrefour».
Impossible de blaguer avec le barman. Derrière le comptoir, dans ce petit espace étroit, le barman, la barwoman, les serveurs et les serveuses se bousculent. Ils sont peu disponibles. Dehors, un homme passe devant le café. Costume-cravatte. Il ressemble à un ami japonnais qui habite au Japon, alors qu’il doit être français, au moins européen. Je paye dix francs pour le noisette. Merci, au revoir.

Entre le café «Le Carrefour» et le BHV.
Je suis au beau milieu de la rue. Je lève les yeux vers la partie supérieure de l’échafaudage de l’immeuble en face du BHV. Un ouvrier travaille, même si on est samedi. Je failli être écrasé par une voiture.

Au BHV, au rayon porte-bouteilles.
Il y en a deux, mais ils sont plus cachés que la dernière fois. Je vérifie de nouveaux le prix. 495 francs. Qui achète ça en fait? Où sont les vendeurs?

Sur la place de l’Hôtel de Ville.
Un pigeon se repose sur la tête de Ledru Rollin. Plus haut, un drapeau tricolore s’agite au vent. On ne met pas le drapeau national sur le bâtiment d’un hôtel de ville au Japon je pense. Plus bas, vers la gauche, le drapeau du BHV s’agite au vent sur le bâtiment. Ca, ça ne se fait pas au Japon, j’en suis sûr. Je suis debout sur les armoiries. Vent agréable, léger.

Entre l’Hôtel de Ville et Notre-Dame.
Je marche sur le trottoir coté boutiques de souvenirs, comme aux deux dernières fois. Plein de gadgets comme d’habitude et de touristes.

Notre-Dame.
Je regarde l’homme qui tient sa tête dans ses mains et qui est entouré par les deux anges qui jettent un regard plutôt gentil sur sa tête. Il fait partie de tous ces milliers de statues sur la façade. Sa tête porte une espèce de bonnet (d’évêque?) que je n’ai pas remarqué pendant la deuxième visite de l’exposition.

J’entre dans la cathédrale. Le highlight est la rosace nord, j’en suis convaincue. Le meilleur endroit pour l’admirer et la contempler est l’endroit où seuls les gens qui prient peuvent rester. La dernière fois, un gardien ne m’a pas laissé entrer. C’est vrai que je n’ai pas la tête d’une chrétienne. Ah, mais, il n’y a aucun gardien, aujourd’hui, Dieu, merci je me le permets, alors. Maintenant que je suis là, je m’assois sur une chaise en posant les pieds sur une autre chaise qui est en face de moi. Je scrute la rosace nord des yeux, ses couleurs, ses figures géométriques, jusqu’à ce que j’en sois absorbée, mes yeux imprégnés. Je ferme les yeux et baisse la tête. Je fais une prière, un voeux et une méditation, en tout cas quelque chose entre ces trois choses là. Silence. Assez long.

J’ouvre les yeux. La rosace nord en face. Je me mets debout et marche. Il ne me reste que peu de temps. La rosace sud interfère dans mon champ de vision. Non, non c’est la rosace nord que je veux garder en mémoire. Je la re-garde de nouveau, ferme les yeux et me remets à marcher, à une vitesse normale. Je les entrouvre des fois mais vérifie que je peux marcher les yeux fermés pendant assez longtemps.

Sur le parvis de Notre-Dame.
Une foule, du monde assez incroyable. Je n’arriverai jamais à être debout sur le point zéro, avec tous ces touristes là! C’est comme une forêt hyper dense. Tiens, miracle, personne sur le point zéro! Ouf, je reste la dessus pendant un moment avec les yeux fermés.

Entre Notre-Dame et chez moi
Je dois me dépêcher maintenant, je dois acheter des bouteilles pour les visiteurs. «Empruntez un autre chemin...» Qu’est-ce que je fais? Je n’ai pas le temps. Je prends le même chemin, mais sur l’autre trottoir coté Hôpital Hôtel Dieu. Au moment où je décide de marcher avec les yeux fermés, pour inventer l’«autre chemin», j’aperçois une clocharde. Cinquantaine, je dirais à cause de ses cheveux gris. Elle porte un cardigan bleu foncé et une robe grisâtre. Ce n’est pas sympa de passer devant elle avec les yeux fermés. A vrai dire, je n’ai pas l’habitude de donner de la monnaie aux clochards, ni habitude de marcher avec les yeux fermés. Je m’approche d’elle et mets quelques pièces dans le verre en plastique qu’elle agitait jusqu’alors. «Merci, bon après-midi et bon week-end.» Elle m’offre un sourire. Je la remercie aussi. Je constate que je me sens mieux par rapport à il y a une heure.
Je ferme les yeux et continue à marcher.




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Divers, Exposition Mode d’Emploi n°1.

• Une «Exposition Mode d’Emploi n° 1 bis» a été mise en place à partir du 25 Mai 97 et jusqu’au 13 Mai 98 pour les personnes ayant manqué la pratique de l’«Exposition Mode d’Emploi n° 1».

• Un visiteur nous a offert à chacun un dés dans un emballage cadeau vert avec un petit noeud rouge à Eriko et à moi en réponse à l’exposition.

• Des refus catégoriques de pratiquer l’exposition ont été observé. Surtout des artistes hommes et français, précise Eriko.

• L’envie de certains visiteurs de discuter de l’exposition (ou de la discuter) sans l’avoir vue a été aussi observé. Non encouragé par Eriko et moi-même.

• Des visiteurs ayant pratiqué l’exposition sans l’écrire.

• D’autres choses dont nous n’avons plus le souvenir ou qui nous échappent.